Jour 8 : Crater Lake
Le jour où on a fait trempette à Crater Lake.
Ce matin, le petit déjeuner est compris dans le prix de la chambre au motel. Petit déjeuner sommaire : bagels industriels, flocons d’avoine aromatisés à différents parfums mais l’essentiel est là, le café !
On ne s’attarde pas afin d’être assez tôt dans le parc. Nous avons presque 45 min de route avant d’arriver au premier point de vue. Au programme, nous n’avons planifié que la randonnée de Cleetwood Cove qui permet d’accéder à l’unique lieu de baignade du lac. Nous comptons donc nous rendre au Visitor Center afin d’étudier en cours de journée ce que nous allons bien pouvoir faire dans ce parc national.
Nous prenons une nouvelle fois les fastidieuses lignes droites limitées à 55mph qui nous mènent à Crater Lake. A notre arrivée à l’entrée du parc, la guérite des Rangers est déserte. Nous nous arrêtons un peu plus loin sur le bas-côté afin de récupérer une enveloppe pour y déposer les $25. Et là, il n’y a rien non plus dans la boite à enveloppes. Comme on ne va pas rester là à attendre le déluge, nous décidons que nous réglerons ça plus tard avec les Rangers du Visitor Center.
Nous n’avons donc pas pu récupérer de carte à l’entrée du parc mais j’en avais imprimé une petite dans mon roadbook. Après avoir jeté un rapide coup d’œil dessus et consulté Google, nous décidons de nous rendre directement au Watchman Overlook qui semblerait être le plus bel overlook du lac. Ce n’est pas mon avis mais nous y reviendrons. Une chose était certaines, nous allions de toute façon rouler sur la Rim Drive pour en faire le tour. Autant s’arrêter à tous les points de vue.
Crater Lake Rim Drive acte I
Nous avions bien senti que l’air était chargé de fumée. Une odeur très forte de feu qui était vraiment désagréable. Nous ne savions pas trop à quoi nous en tenir pour l’effet que cette fumée aurait sur le panorama.
Et bien le suspens fut de courte durée. Arrivée au Watchman Overlook, nous avons vite compris que nous n’aurons pas la belle vue dégagée comme sur les cartes postales. Bon, il faut bien admettre que la luminosité à cette heure-ci du matin n’est pas en notre faveur non plus. Elle accentue l’effet brouillard.
Je me demande si ça vaut le coup de perdre notre temps à faire le tour du lac. Vincent propose que nous allions au Visitor Center pour vérifier qu’il n’est pas dangereux de respirer ces fumées en faisant de la randonnée. Nous verrons bien.
Direction le sud de Crater Lake et le Rim Village où la vue depuis la rim est tout aussi bouchée.
Bien sûr, il est trop tôt et le Visitor Center est fermé. Nous décidons de reprendre notre chemin toujours plus vers l’est. Nous profitons de passer devant pour nous arrêter à l’autre Visitor Center, le Steel Visitor Center, qui lui est ouvert. Nous y achèterons des souvenirs (posters, magnets, carte) et demanderons au jeune Ranger présent ce que nous pouvons espérer faire sans trop être dérangé par la fumée. Il nous encourage à faire Cleetwood Cove trail. Ca tombe bien.
Ensuite, nous nous arrêtons au Phantom Ship Overlook puis à un autre overlook depuis lequel on constate l’effet du vent sur la végétation.
Je trouve, personnellement, que la Rim Drive elle-même n’a pas grand intérêt puisque finalement, elle longe assez peu le lac. Mais elle reste le seul moyen pour accéder à tous les points de vue.
Cleetwood Cove Trail, notre randonnée à Crater Lake
Nous arrivons au parking de Cleetwood Cove un peu avant 11h. Parfait pour le timing, nous pique niquerons après notre petite baignade, ce qui laissera le temps de sécher avant de remonter.
Evidemment, c’est la randonnée la plus prisée de Crater lake puisque c’est aussi le chemin d’accès à l’embarcadère pour prendre le bateau pour visiter Wizard Island. Le parking est donc assez chargé. Mais, ce n’est pas encore catastrophique. Nous trouvons facilement une place pour stationner. C’est sur ce parking que vous pourrez acheter vos tickets pour un tour en bateau.
Paradoxalement, le parking est bien rempli, mais le trail de 3 km et 186m de dénivelé ne semble pas très fréquenté. On ne se plaint pas. Et il faut avouer que la remontée est tellement difficile que les randonneurs que nous croisons sur le chemin sont très silencieux. Oui, les Américains sont de réelles pipelettes en temps normal et palabrent non-stop lorsqu’ils marchent. J’avoue que parfois, ça m’agace un petit peu, moi qui aime écouter les bruits de la nature quand je randonne. Donc cette fois-ci, c’est bien calme !
Nous descendons tranquillement en serpentant le long de la falaise. A chaque virage, nous nous rapprochons un peu plus de l’eau. Nous constatons que notre visibilité s’améliore.
Nous passons devant l’embarcadère et poursuivons notre chemin quelques centaines de mètres et arrivons enfin sur le spot baignade. Il y a déjà quelques courageux pour se mettre difficilement à l’eau.
On se déshabille en moins de temps qu’il ne faut pour le dire et me voilà pieds nus à marcher dans un sable blanc qui ressemble plus à de la poussière, à descendre les derniers rochers qui me séparent de l’eau. J’ai une petite appréhension concernant la température du lac. L’accès n’est pas facile. Les derniers rochers sont glissants. On ne peut pas entrer progressivement dans l’eau : c’est pieds, puis directement jusqu’à la taille ! Alors oui, c’est un peu frais ! Mais rien d’insurmontable pour une Bretonne qui se baigne dans la Manche depuis sa plus tendre enfance !
Mais quelle sensation de bien être et de liberté. Le lac est tellement profond qu’on ne voit que du bleu dès qu’on s’éloigne un peu de la rive. L’eau est cristalline, d’une transparence extraordinaire. J’ai vécu dans cette eau, un véritable moment de bonheur.
Nous passerons un petit moment dans l’eau. Vincent s’essayera au cliff jumping. Sensations garanties ! Moi, je passe mon tour !
On profite du soleil pour sécher et pique-niquer tranquillement sur un petit rocher en regardant les autres sauter. Certains plongent carrément ! Et là, nous entendons parler français ! Il s’agit de 5 adolescents qui ne cessent de sauter du haut de la falaise. Je leur demande d’où ils viennent et ils m’expliquent qu’ils sont tous cousins/cousines et qu’ils sont actuellement en vacances chez leurs grands-parents qui habitent la région. Les petits veinards !
Nous avons assisté à une scène super touchante. Il y avait un groupe d’américains avec enfants. La plupart des enfants sautent de façon insouciante. Et puis il y en a un qui a envie mais qui a peur. Le père le rassure sur le saut mais lui dit aussi que ce n’est pas grave s’il ne saute pas « it’s ok budy ! ». L’enfant hésitera longtemps et fera de nombreux allers/retours sur le rocher. Puis au final, il se lancera sous les encouragements de toutes les personnes présentes. Il sera copieusement applaudi une fois dans l’eau.
Une fois à peu près secs, nous entamons la remontée. Oui, elle décrasse un peu les poumons, il faut l’admettre ! Mais heureusement, elle n’est pas très longue ! Et la vue est toujours aussi agréable !
De retour au parking, nous décidons de refaire un tour de la rim, puisque la vue semble s’être un peu dégagée.
Crater Lake Rim Drive acte II
Nous repassons donc par plusieurs points vus et constaterons avec plaisir que la visibilité s’est grandement améliorée.
Au Watchman Overlook, je peux même apercevoir des détails de Wizard Island avec mon objectif.
Nous nous rendons de nouveau au Visitor Center du Rim Village car nous n’avons toujours pas réglé nos frais d’entrée au parc.
Mais une fois sur place, le Ranger nous annoncera qu’on ne peut pas non plus payer ici et qu’il faudra voir à la sortie du parc. On se dit qu’à tous les coups, il n’y aura encore personne à l’heure où nous partirons. Ca n’aura pas été faute d’y mettre de la bonne volonté.
Nous profitons d’être au Village pour nous rendre au Sinnotte Memorial Overlook. C’est à mon avis, le meilleur spot pour contempler Crater Lake.
Nous repassons également devant le Crater Lake Trolley dont nous avions vu la mise en place le matin. C’est définitivement trop cher à mon sens !
Nous aurions volontiers effectué la randonnée menant à Garfield Peak, mais le dénivelé important combiné à l’air chargé de fumée nous a découragé. Je ne suis quand même pas très rassurée de faire un effort physique avec une si mauvaise qualité de l’air.
Sur internet, nous avons trouvé une jolie cascade à aller voir : Plaikni Falls. Nous décidons donc de nous y rendre. Mais sur le chemin un panneau nous interpelle et nous décidons de nous arrêter.
Castle Crest Wildflower Garden
Nous faisons halte au jardin des fleurs sauvages de Castle Crest.
Au début du trail, il est possible d’acheter pour quelques dollars un fascicule décrivant toutes les variétés de fleurs présentes dans ce jardin naturel.
La randonnée de 2 km est simple, sans dénivelé et peu fréquentée. Une vraie promenade de santé.
Le mois d’août n’est surement pas la meilleure période pour faire cette visite parce que les fleurs commencent à souffrir de la chaleur et du soleil. Mais j’imagine qu’au mois de juin, ce doit être quelque chose ! Toutefois, nous passons un bon moment, essayant de reconnaître les végétaux et photographiant à tout va.
Le petit cours d’eau traversant la boucle rafraîchie agréablement l’atmosphère et nous donne l’opportunité de croisé une belle grosse grenouille. Pour le reste de la faune, nous nous contenterons des habituels écureuils.
Plaikni Falls Trail
Nous reprenons la route direction Plaikni Falls Trail. Juste avant d’arriver au parking un petit animal traverse la route devant nous. A peine le temps de réagir, il s’agit de la fameuse marmotte à ventre doré ! Aaaah ! Je n’ai pas eu le temps de la prendre en photo ! J’espère en croiser d’autres sur le trail. En vain.
La randonnée de 3.2km menant à Plaikni Falls est accessible aux personnes à mobilité réduite. Elle se fait sur du plat quasiment tout du long excepté à la toute fin où un petit dénivelé m’a fait me demander comment il était possible que des personnes à mobilité réduite puissent venir jusqu’ici.
La marche est agréable sur un chemin bien délimité et entretenu. Tantôt sous les arbres, tantôt à découvert en longeant des parois aux allures volcaniques.
Le trail était peu fréquenté mais lorsque nous sommes arrivés à la cascade, nous avons constaté qu’une famille s’y était installée pour y passer l’après-midi. Joli terrain de jeu pour les enfants mais un peu moins sympa pour les randonneurs qui ne peuvent plus faire une pause là-haut et profiter de la cascade et du calme qui semble y régner habituellement.
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L’après midi touche à sa fin et la luminosité déclinante accentue de nouveau l’aspect enfumé du parc. Nous décidons de rejoindre notre motel à Chemult. Nous avons plus d’une heure de route depuis le sud du lac.
Je ne peux m’empêcher de penser à la vie que mènent les gens vivant dans cette région. Les premiers signes de présence humaine à la jonction de la 138 et de la 97 rappellent les décors des films d’horreur des 70’s.
Ce soir-là, nous préférons rester dîner dans notre chambre d’hôtel : Doritos et green salsa et Mac&Cheese instantanées. Pas le dîner du siècle, mais on fera avec !
Cette journée à Crater Lake qui n’avait pas très bien commencé, nous a, pour finir, totalement enchantée. Et je suis plutôt rassurée que la fête ne soit pas gâchée par les incendies. Le point fort de cette journée sera bien évidemment notre baignade dans les eaux bleues et rafraîchissantes du lac.
2 réponses
Oh Génial cette baignade dans le Crater Lake … C’est vraiment un très bel endroit …J’adore !!!
Oui ! Un must do !
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