Namibie #8 – Okaukuejo – Etosha
Nous avons gardé le meilleur pour la fin du voyage. Nous arrivons enfin à l’étape d’Etosha. Et nous allons commencer par l’ouest du parc, avec une première nuit à Okaukuejo.
Nous allons passer 3 nuits dans ce grand parc national Namibien. Si ce parc jouit d’une telle renommée, c’est parce qu’il concentre une grande quantité de points d’eau. Et qui dit point d’eau, dit wildlife. Après, c’est la loterie. En ce qui concerne la vie sauvage, rien n’est jamais garanti. Nous essayons de rester raisonnables et de ne pas être trop exigeants afin de ne pas repartir déçus d’Etosha.
Nous avons donc planifié de passer 3 nuits dans le parc :
- 1 nuit à Okaukuejo en camping, à l’ouest du pan
- 1 nuit à Halali en camping, au centre du pan
- 1 nuit à Onguma en lodge, à l’est en dehors du parc
Ces 3 étapes se trouvent au sud du pan d’Etosha. Le pan est un lac asséché de 4 800km² à l’est du parc national. Durant la saison des pluies, le lac est inondé. Lorsque c’est la saison sèche, le sel lui donne son aspect blanc et désertique.
En route vers Okaukuejo
Une longue route nous attend entre le Palmwag Lodge et Okaukuejo (se prononce « okokuéyo »).
Nous repassons par la barrière sanitaire et cette fois-ci notre frigo est fouillé. Nous n’avons rien à déclarer, nous passons sans encombre. Peu de temps après avoir quitté le Palmwag, nous remarquons sur la droite le panneau indiquant l’accès au Grootberg Lodge. Là aussi, c’est sportif pour y accéder. De l’autre côté, le plateau du Grootberg nous fait de l’oeil.
En route, nous nous arrêtons à Kamanjab. Même si notre réservoir est loin d’être vide nous préférons anticiper et faire le plein dès qu’une occasion se présente. D’autant plus que nous avons besoin de retirer du cash et il semblerait, d’après Google, que la station dispose d’un ATM. Une jeune femme nous fait le plein et nettoie notre pare-brise bien crasseux après ces kilomètres de pistes. Pendant ce temps, Vince part en quête de l’ATM.
Le temps me semble très long dans cette petite station-service, seule dans la voiture. Des vendeuses ambulantes, seins nus, viennent à ma fenêtre dans l’espoir de me vendre des babioles souvenirs. Je décline poliment et elles n’insistent pas. Un homme, fort souriant, vient également entamer la conversation et bien sûr pour finir, il veut me vendre un petit porte-clés gravé à nos prénoms. Mais j’avais déjà fait l’expérience à Walvis Bay. Quand on vous demande votre prénom, ce n’est pas par simple envie de faire connaissance. Il s’agit de vendeurs de souvenirs qui gravent vos prénoms sur des noix de Makalani. Compliqué ensuite de refuser l’achat … Enfin, je vois généralement le truc venir, donc je décline très poliment avant même qu’il ne fasse la 1ère encoche dans la noix.
Finalement Vince revient de ce qu’il semble avoir été une véritable expédition ! Mais nous avons le plein d’essence et nous avons suffisamment de cash pour tenir jusqu’à la fin du voyage. Nous reprenons la piste et bifurquons sur la D2694 à Otjikondo plutôt que de poursuivre sur la C40 jusqu’à Outjo sur les conseils de Dennis de l’Etendeka Mountain Camp.
Quand nous arrivons sur la C38, Ô bonheur ! Nous retrouvons la route asphaltée ! Fini les pistes ! Alors c’est bien plus confortable, mais ça sent quand même la fin du voyage tout ça. Au fur et à mesure que nous approchons d’Etosha, la végétation se fait plus abondante sur le bas-côté. Nous croisons de nombreux Namibiens qui fauchent les hautes herbes jaunies par le soleil. J’imagine que ce foin sert à nourrir le bétail. Je n’ai pas trouvé d’information sur le sujet. Mais sur la C38 au sud d’Etosha, nous avons vu beaucoup de Namibiens remplissant le coffre de pick up de ces fagots de paille.
Okaukuejo Camp
Nous arrivons enfin à Etosha, par la Anderson Gate. Nous prenons la file dédiée aux visiteurs ayant une réservation pour dormir dans le parc. Alors là, c’est légèrement le bazar. Le frigo est fouillé pour vérifier que nous ne transportons pas de viande puis nous devons attendre, on ne sait pas quoi. Nous montrons notre voucher de réservation fourni par Tourmaline. On nous donne un papier en nous baragouinant un truc qu’on comprend à peine. Ce passage à la porte nous a pris une éternité, sans raison apparente si ce n’est la désorganisation flagrante. Puis bon, comme dans tous les parcs d’Etat, l’amabilité n’est pas le maître mot !
Ca y est ! Nous pénétrons dans le parc. A partir de là, il est formellement interdit de sortir de son véhicule en dehors des camps d’Okaukuejo, Halali et Namutoni.
Nous nous garons sur une place de parking juste après l’entrée dans Okaukuejo camp. Nous devons payer les frais pour nos 3 jours dans le parc cet aussi faire le check in pour notre nuit au camping. Ce n’est pas encore trop la cohue à l’heure à laquelle nous sommes arrivés. Nous croisons Rebecca et John, nos coloc Anglais d’Etendeka ! Ils en ont bavé sur la route avec leur Berline. Ils viennent uniquement payer leur frais d’entrée et poursuivent leur route vers Halali où ils vont passer 2 nuits. De notre côté, nous ne sommes pas mécontents d’être arrivés à destination.
Nous profitons du check-in pour réserver un drive dans le parc à la tombée de la nuit (600$N). L’employé aimerait nous booker sur un drive dans l’après-midi, mais nous insistons pour faire celui de la nuit. Nous comprenons qu’ils essaient de remplir les véhicules de l’après-midi en priorité.
Nous essayons ensuite de trouver quelques choses à manger. Le restaurant a fini le service du déjeuner mais nous réservons d’ors et déjà pour le dîner. Nous avons décidé que pour les 2 derniers jours en autonomie, nous ne nous embêterions pas à faire des courses et à préparer à manger. Un petit snack est disponible en face du restaurant mais rien ne nous fait envie. Tant pis, une barre de céréales fera l’affaire jusqu’à ce soir.
Nous nous rendons sur l’emplacement de camping qui nous a été attribué. Il est spacieux mais pas du tout ombragé. Avantage, il est proche des sanitaires. Ces derniers sont propres mais pas hyper fonctionnels, comme toujours. Mais pour une nuit, ça fera l’affaire. A cette heure le camp est désert et donc calme. Cela ne durera pas. Mais nous sommes prévenus et préparés psychologiquement.
Nous vérifions nos installations, électricité, eau … Tiens, nous n’avons pas d’eau au robinet. Je le signale à l’employé en faction avant de partir vers le point d’eau à pied. A notre retour, l’eau sera mise en service.
Nous nous rendons donc au point d’eau à pieds. Nous ne sommes pas loin. A cette heure-ci de l’après-midi, peu d’animaux. Nous reviendrons ce soir.
Le camp d’Okaukuejo propose également de nombreux cottages pour ceux qui souhaiteraient dormir dans le parc sans faire de camping. Certains de ces cottages se trouvent en face du point d’eau. L’idée peut être alléchante : avoir vue sur le point d’eau depuis sa fenêtre. Mais cela ne nous a pas du tout donné envie. Toute la journée et toute la nuit, les spectateurs se massent devant le point d’eau dans l’espoir de voir éléphants, rhinos, lions, …. Le silence est globalement respecté, ne serait ce que pour ne pas faire fuir les animaux. Cela dit, le bruit des flash, appareils photos est constant.
Safari au départ d’Okaukuejo
Nous décidons de prendre la voiture et de commencer le safari. A peine sommes-nous sortis du camp que nous tombons sur des éléphants. Nous les voyons arriver de loin sur notre droite. Whaouh ! Ca commence bien ! Nous nous arrêtons un long moment et attendons de les voir passer devant nous et traverser la route pour disparaître au loin sur notre gauche. C’est la force tranquille. Ils ne sont pas du tout perturbés par la file de véhicules arrêtée à quelques mètres d’eux. Attention toutefois, ces animaux ont l’air patauds et calmes. Néanmoins, une certaine prudence s’impose. Lorsqu’on croise la route d’éléphants, il convient de garder une bonne distance et surtout de laisser tourner le moteur. Au moindre signe indiquant que l’éléphant n’est pas content de notre présence, il faut être capable de reculer immédiatement. Les gros pépères ont tendance à charger lorsqu’ils estiment que l’on empiète sur leur territoire.
La suite de l’exploration de l’ouest du parc ne nous laisse pas un souvenir impérissable. Seulement, dès qu’on quitte la piste principale, les routes sont en très mauvais état, très gondolées et pleines de trous. Cependant, nous remarquons que les springbok et autres zèbres et gnous sont beaucoup moins farouches dans l’enceinte d’Etosha. Ils sont (malheureusement) habitués à la présence des voitures et des humains.
Nous retournons au camp, prenons une bonne douche avant que les sanitaires ne soient pris d’assaut à l’heure de pointe. Les voyageurs commencent à arriver. Sur notre droite, un couple de hollandais, calme, que nous croiserons à plusieurs reprises à Etosha. Mais sur notre gauche c’est un groupe de 4 véhicules équipés de doubles tentes, soit 16 voyageurs en tout, qui s’installe.
Avant d’aller dîner, nous repassons par le waterhole. Et là c’est autre chose. La wildlife se réveille ! Nous assistons à l’arrivée de tous les animaux de la savane tour à tour : girafe, éléphant, oryx, …
Nous quittons les lieux à regret mais il faut respecter le timing. Nous avons un night drive à 20h. Nous remarquons que de nombreux chacals traînent dans le camping une fois la nuit tombée.
Le dîner au restaurant est servi sous forme de buffet. Nous mangeons dehors. Le buffet est installé dans la salle intérieur. C’est très correct même si nous avons largement connu mieux en Namibie. Ce soir-là, nous avons croisé la route de Français (des Bretons de Dinard) déjà rencontrés à Walvis Bay durant notre tour en Catamaran. Ils étaient surpris de nous voir au restaurant. Bah oui, on fait du camping … donc on ne peut pas manger au restaurant … Ah, les à priori !
Night drive depuis Okaukuejo
Nous nous rendons à 20h devant l’accueil de Okaukuejo camp où nous avons rendez-vous pour le night drive. Il s’avère que nous serons seuls pour ce tour. On comprend pourquoi, ils n’étaient pas chaud lors du check in. On sent le guide pas très emballé, mais ça va le faire. Il nous distribue des ponchos doublés en polaire pour nous tenir chaud et nous explique le déroulé du drive. C’est 3h de balade dans le parc qui nous attend. 3 heures …. Je n’avais pas prévu ça ! Et c’est parti ! Il fait nuit noire, il n’y a aucune pollution lumineuse. La température de l’air chute d’un coup quand nous nous enfonçons plus dans le parc. J’enfile mon poncho et Vince me donne le sien en couverture. Je suis frigorifiée. Le guide balaie les bas-côté avec sa lampe rouge. Nous distinguons des yeux qui nous observent de ci de là : un groupe de hyènes, des ratels. La route est longue jusqu’au point d’eau auquel il souhaite nous amener, d’autant plus qu’il ne roule pas vite à cette heure du soir.
Arrivés au point d’eau, nous pouvons admirer ce que nous attendions de voir : des rhinocéros noirs ! Nos premiers rhinocéros ! On ne se caille pas pour rien au moins !
J’avoue avoir du mal à lutter contre le sommeil sur le chemin retour. Mais une fois de retour à Okaukuejo, je retrouve un regain d’énergie pour aller observer les animaux au point d’eau. Il est 23h et là, c’est le grand show ! Heure de pointe au waterhole ! Les éléphants ont pris le contrôle des lieux. Les autres animaux restent plus ou moins en retrait pas toujours de gaieté de coeur. D’ailleurs, nous assistons à la petite guerre froide entre éléphants et rhinocéros. Un peu la guerre des colosses.
Retour à Okaukuejo Camp
De retour à notre emplacement, on remarque qu’ici aussi c’est le souk ! Le groupe de 16 a installé une grande table et laissé traîner des aliments. Du coup, une bande de 5 chacals rode. Alors un chacal tout seul, ça ne pose pas de problème ; à 5, ils commencent à prendre la confiance et montrer les dents. Quand Vince leur signale la situation, nos voisins le prennent un peu à la légère. Puis quand les femmes du groupe tombent nez à nez avec les chacals en sortant des douches, étrangement, la nourriture a été rangée illico !
Ce soir, le camp est bondé. Il y a même des cars entiers de touristes qui ont débarqué pour camper. On est loin du camp d’Etendeka.
Allez, c’est pas grave. On est là pour voir des animaux après tout ! Nous arrivons tout de même à trouver le sommeil. Le lendemain, nous poursuivons notre exploration d’Etosha.