Namibie #9 – Onguma Tree Top – Etosha
Nous quittons Etosha en milieu d’après midi. L’accès à Onguma Private Game Reserve est juste sur la gauche en passant la porte Von Lindequist d’Etosha.
Nous donnons notre nom au garde et une fois passée la guérite, il nous reste plus de 10 km à faire sur une piste dans un état surprenant ! Devant cette porte d’Onguma, nous avons une sensation de déjà vue. Nous avons l’impression de pénétrer dans Jurassic Park !
La réserve Onguma comprend plusieurs types d’hébergements. Nous avons opté pour la solution la plus intimiste : Onguma Tree Top.
Ce sont 4 bungalows sur pilotis ouverts sur la nature, en face d’un point d’eau. C’est encore une fois fascinant de voir ce luxe dans un tel environnement.
L’espace commun où les repas sont pris à la même table que les autres convives est décoré très joliment.
Nous sommes accueillis par un personnel chaleureux et serviable avec un cocktail de jus de fruit et des serviettes rafraîchissantes. Nous nous sentons tous crasseux après nos 2 nuits en camping. Nous dénotons un peu dans le décor.
Pendant que nos bagages sont déposés dans notre bungalow, on nous explique le fonctionnement de Onguma Tree Top, les activités possibles, comme par exemple une marche dans le bush au lever du jour. Il nous est interdit de nous rendre à la voiture sans escorte. Ici, contrairement à Etosha, les camps ne sont pas clôturés. Ce qui tient la faune à distance, ce sont les pilotis sur lesquels les bungalows reposent.
Nous profitons du paysage et du point d’eau avec une bière rafraîchissante. Nous avons la visite des phacochères, de spribocks et d’une jeune girafe mâle. Comment reconnait-on un mâle d’une femelle chez les girafes ? Au cornes sans poil des mâles. En se battant et en donnant des coups de cornes à leur adversaire, ils perdent la jolie petite touffe qui trône sur les cornes. Les mâles sont également couverts de cicatrices. Nous en avions vu un très abîmé à Etosha.
Nous prenons ensuite nos quartiers dans notre chambre. Je n’ai qu’une envie, prendre une douche avec vue sur le point d’eau et m’emmitoufler dans l’un des peignoirs douillets fourni par le lodge. Nous sommes les premiers arrivés. C’est encore une fois très calme. Il n’y a que les phacochères se roulants dans la boue qui troublent le silence. On les excuse, ils sont un peu chez eux. De même pour ces petits lézards noirs qui parcourent les lattes de bois de notre terrasse.
Une fois n’est pas coutume, nous profitons de cette fin d’après-midi pour ne rien faire ! Nous regardons les photos prises le matin en sirotant une limonade. Et nous observons le point d’eau aux jumelles.
Quand la lumière décline, nous entendons d’autres convives arriver. Nous décidons de nous rendre dans la salle commune sur la terrasse de laquelle un brasero est allumé. Nous buvons un gin tonic au coucher du soleil, face au point d’eau. Nous avons l’impression d’être hors du temps. Pendant ce temps, notre chef s’affaire en cuisine. Oui ! Nous avons un cuisinier qui s’occupe de tout le repas, façon chef privé. Tous les employés du lodge (uniquement des hommes ici) sont issus des tribus des environs. Ils ne parlent pas très bien anglais. Ils sont formés à l’hôtellerie et travaillent dans les lodges de luxe. Ils sont très touchants. Ils font tellement d’efforts pour être au petit soin pour leurs clients.
Nous avons même la visite d’une girafe ce soir. Impossible de dire dans l’obscurité si c’est un mâle ou une femelle. Peut être est ce la même que cet après-midi…
Les derniers arrivants sont 2 couples d’amis allemands. De prime abord pas très sympathiques, les relations se réchaufferont durant le repas.
Nous attendons un dernier couple, des américains. Ils sont en retard. Sachant que le repas est pris de façon communautaire, nous les attendons pour passer à table. L’attente n’est pas désagréable avec un Gin Tonic et un magnifique coucher de soleil dans le bush. A la tombée de la nuit, le personnel allume les lampes à pétrole qui bordent le ponton sur pilotis qui relie les bungalows.
Le temps passe, le responsable du lodge nous informe que nous allons passer à table sans plus attendre le dernier couple. Ce n’est pas la première fois que nous rencontrons des personnes en retard, qui chamboulent l’organisation de groupe. Je trouve ça terriblement impoli. Je comprends qu’on ne veuille pas se plier à des horaires pendant ses vacances, mais dans ce cas, on ne choisit pas un lodge de ce genre.
Nous nous mettons à table, dans une ambiance feutrée, à la lampe à pétrole. Bref, notre Chef nous explique le menu de ce soir. Il n’est pas très à l’aise pour s’exprimer devant notre groupe en anglais, mais il s’en sort très bien ! Le repas me met l’eau à la bouche. Avec Vincent, nous décidons de boire du vin (en supplément). Les Allemands veulent également commander du vin, mais la faible luminosité les empêche de lire la carte. La lumière est donc rallumée.
Entre temps, les retardataires arrivent enfin. Un couple d’Américains en lune de miel. Il arrive juste d’Afrique du Sud … Ils ont fait la route depuis l’aéroport de Windhoek. D’où le retard … Je ne comprends pas les gens !
Et là c’est le sketch ! Bien qu’ils aient l’air tous deux sociables et sympathiques, ils ne vont pas être les parfaits convives ! La femme est allergique à à peu près tout et vegan. Elle va demander au chef cuisinier de lire toutes les étiquettes des produits utilisés pour la préparation du dîner. Donc non seulement, ils arrivent en retard, mais en plus elle nous fait encore perdre du temps. Le personnel de Onguma Tree Top est un peu déconcerté mais se plie à toutes ses exigences. Une fois le sketch finit, le repas peut commencer. Les entrés sont servies, délicieuses.
Et là c’est le drame, un gros insecte noir non identifié percute le lampadaire suspendu au-dessus de la table et tombe dans mon verre d’eau dans un gros splash (heureusement c’était le verre d’eau !) ! Je fais un bon en arrière tandis que la pauvre bestiole se noie. Le responsable du lodge accourt pour prendre mon verre et dit qu’il va de nouveau éteindre les lumières. Ben oui, ce n’était pas que pour faire joli le dîner aux lampes à pétrole ! La salle est totalement ouverte sur l’extérieur et il fait nuit. Personne n’essaie de le dissuader !
Au court du repas, tout le monde se détend et parle de son voyage. Les Allemands sont surpris de voir des Français en Namibie. Pour eux, il est « normal » d’y voir des Allemands (petit relent colonialiste) mais pas des Français. Alors tout le monde se détend sauf la vegan allergique qui a l’air bien stressée et demande si l’eau au robinet est potable. Elle est arrivée avec son gallon d’eau et boit directement à la bouteille. La discussion sur le sujet va durer longtemps. Elle pose tout un tas de questions « pratiques » qui me fait dire qu’elle n’a pas préparé son voyage. Et pour une poly allergique angoissée, je trouve ça plus qu’étrange.
Nous finissons la soirée autour du brasero sur la terrasse. Toutes les anecdotes racontées plus haut n’ont en rien gâché ces moments. C’était même plutôt drôle. A 21h, nous tombons de sommeil et nous n’avons qu’une envie, nous glisser dans le lit douillet.
Le lendemain matin, nous sommes réveillés par la lumière qui filtre à travers la moustiquaire. C’est très agréable de se réveiller dans cet environnement. Le matin, il fait un peu frais pour la douche ouverte mais que c’est agréable !! Nous avons décidé de ne pas nous lever aux aurores pour faire la marche guidée dans le bush. Nous avions besoin de nous reposer !
Le petit déjeuner est copieux. La table donne vraiment envie. Ici pas de plastique, que des bocaux en verre. Nous devrions prendre exemple ! Le chef nous prépare des œufs et des crêpes minutes. Et qui aurait cru manger un croissant dans le bush, au milieu de nul part ?
Ce matin, au point d’eau qui nous fait face, c’est un ballet d’herbivores. Et ils sont tous belliqueux au réveil ! Après les springboks, c’est au tour de zèbres de faire la bagarre ! Le troupeau arrive en courant comme des fous. La majorité s’installe pour boire, mais il y en a un qui en a gros sur la patate visiblement. Il ne cesse d’attaquer un de ses congénères !
Après ce petit déjeuner spectacle, nous repartons de Onguma Tree Top, reposés et zen, vers notre dernière étape Namibienne. Ca commence sérieusement à sentir la fin.